But now I'm walking by myself, Out in the middle of nowhere

La nuit est tombée depuis un bon moment désormais. Tout ce que tu veux, c’est te coucher. Alors dès que tu as passé le seuil de la porte, tu t’élances jusqu’à ta chambre. Malheureusement, ton père te stoppe par sa voix stricte. « Cora ! » Evidemment, tu te retournes. T’es plutôt surprise Tu pensais qu’il serait déjà couché, mais apparemment il t’a attendue tout ce temps. Et merde, ça sent les embrouilles. « Papa, j’ai envie de me coucher. Tu peux me laisser tranquille pour ce soir ? » Pas le temps de reprendre ta route qu’il te parle de ce que tu ne veux absolument pas parler. Encore mois cette nuit. « J’ai parlé avec Liz. Et nous sommes tous les deux d’accord. Ton cinéma ne peut plus durer. » Tes lippes s’étirent et forment alors un sourire. Tu te doutais bien que l’épouse de ton père allait en parler à ce dernier. « Si elle a quelque chose à me reprocher, qu’elle vienne me voir. », fis-tu sur un ton provocateur. Tu soutiens ton regard dans le sien, espérant sincèrement qu’il te lâche. « Nous avons quelque chose à te reprocher, et tu le sais très bien. » Et il insiste bien sur ce premier mot qui l’inclut. De plus, il a raison, tu le sais pertinemment. Tu le fais exprès. Tu la cherches, ta belle-mère Liz. Depuis tes sept ans, elle est présente dans ta vie. Depuis tes sept ans, elle cherche à se faire aimer, à rentrer dans ta vie. Mais tu ne veux pas d'elle. Tu n'as jamais demandé à ce qu'elle arrive et prenne le rôle de ta mère, décédée lorsque tu n'avais que cinq ans. Alors, tu le lui fais savoir. Tu la rejettes, tu lui lances des paroles qui se déroulent en disputes, auxquelles elle ne peut en aucun cas riposter. Mais tu ne l'aimes pas, et jamais tu ne l'aimeras. « Le jour où tu comprendras qu'elle n'est là que pour ton argent, on pourra en reparler. » C'est aussi ce que tu te dis parfois, elle veut juste vivre confortablement, et prendre la place d'une femme décédée. « Sur ce, je vais me coucher. Bonne nuit. » Ton père lâche le grappin. Aussi facilement, tu es es surprise mais heureuse. T'en as franchement marre de parler autant de cette Liz.

La porte claque. Les talons sonnent ta présence. Le quartier entier pourrait t'entendre. Tu te débarrasses de ton sac à main, et soupires lourdement. Bran est assis sur le canapé, à faire tu ne sais absolument quoi. Tu ne prends pas la peine de regarder, tu ne t'en préoccupes pas pour l'instant. « J’étais avec ta sœur. » Ton ton est plus que froid, comme souvent lorsque tu parles de Lysa, jumelle de Bran. Il sait d'ailleurs très bien que tu parles d'elle, et non pas d'Elsie, sa cadette. Tes mots pesants le lui font bien comprendre. « J’imagine que ça s’est mal terminé. » Evidemment. Quelle aurait pu être l'autre tournure plausible ? Ta main posée sur ta hanche, tu tournes quelque peu en rond, furieuse. « Elle est tellement têtue, c’est fou. » Un léger rire sort des lèvres de ton fiancé. Tu t’arrêtes finalement pour lui montrer ton mécontentement. « Arrête ça. Ce n’est absolument pas drôle. » Et il ne peut pas y avoir plus sérieuse que toi dans ce cas-ci. Tu as été tellement conne de croire que Lysa allait déserter ses idées. Plus jamais. C’est la première et dernière fois que tu te fais avoir de la sorte. « Et ne me dis pas que je suis pareille. C’est moi qui suis allée la voir, pas elle. Tu peux me croire que je ne ferai plus d’efforts. Aucun. » Bran te tend sa main, afin que tu t'installes. Mais tu croises les bras, t’asseyant finalement sur l’accoudoir du canapé, râlant encore de ce qui venait de se passer. T’étais tellement déçue que ce se soit passé ainsi, toi qui avais fait le premier pas, en espérant que vos querelles s’arrêtent, à la demande de Bran. Tant pis. Tu t'en fous. En fait non, pas vraiment. Pas du tout même. Mais merde, elle l'aura voulu.