I WAS LOOKING FOR A BREATH OF LIFE.

Casey n’a jamais été une jeune femme comme les autres. Toujours première de classe, première en tout, elle devait tout faire mieux que tout le monde. Fonceuse, c’était une vraie casse-cou, le genre à sortir du salon par la fenêtre pour arriver dans le jardin plus rapidement. Le genre que ses parents n’arrivaient à contenir. En grandissant, ça n’a pas été en s’arrangeant. La jeune femme est progressivement devenue plus féminine, moins égarées à perdre son énergie à gauche et à droite, elle se concentra rapidement sur ses objectifs pour les atteindre les uns après les autres. Ainsi, lorsqu’elle décida qu’elle voulait devenir danseuse elle devint une des meilleures, se lassant bien vite malheureusement. Comme elle se lassa du skateboard, de la gymnastique, des cours de français et de la photographie. Casey touchait à tout, mais se lassait toujours, jusqu’au jour où elle découvrit la mode, la vraie mode. Depuis son adolescence, la brune n’a jamais perdu de vue ce rêve fou de devenir un jour une véritable styliste. Première de sa promotion, elle entra sans mal dans une école de couture avant d’abandonner l’établissement qu’elle jugeait trop carrée pour elle. Finalement, alors qu’elle avait vingt et un an elle décida d’ouvrir son blog de couture afin d’expliquer ce qui, selon elle, devait faire la tendance. Ses postes sont amusants, légers et justement agrémentés de photos d’elle dans les vêtements qu’elle décrit. Grâce à ce dernier la belle a réussi à obtenir un revenu régulier, trouvant les fonds pour se lancer dans la création de sa première collection. Casey est sur une pente ascendante, celle qui la mènera sans doute à la gloire.
Mais Casey ce n’est pas que ça. C’est une fille pleine de doute, une jeune femme qui comme les autres à des peines de cœurs. En parlant de cœur, ce dernier ne l’a jamais mené que d’histoires troubles en histoires encore plus compliquées. C’est à se demander si ce dernier ne se fiche pas un peu d’elle. Mais ça va, la belle Gallagher a toujours souffert d’un optimiste débile, le genre qui la pousse à avancer même lorsqu’elle aimerait se rouler en boule sous sa couette et pleurer toutes les larmes de son cœur. Casey est aussi une fille sensible, le genre de sensibilité qu’elle a trainée toute sa vie à ses talons comme un boulet. Le genre de sensibilité qui l’a fait pleurer bien trop de fois, l’a empêché d’avoir la force quand il fallait parfois. Elle n’est pas parfaite, elle le sait très bien et ne prétend même pas l’être un jour. La brune essaye juste d’être assez bien, juste d’être assez quel que soit le domaine.

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Archie ReedArchibald et Casey se sont rencontrés lorsqu’il était encore des enfants. Cela devait faire deux ou trois ans que l’anglais était arrivé en Amérique lorsqu’il tomba sur la petite fille blessée au milieu de leur rue. Plus âgée qu’elle, il décida de la ramener chez elle où sa mère la soigna. Il fallait dire, que même en étant une casse-cou, la petite avait l’art d’être maladroite. Grandissant dans le même quartier, lorsque la mère d’Archibald décéda, la petite passa sa journée aux côtés du garçon qu’elle considérait comme son grand frère, ne lâchant jamais sa main. Même lorsque le sommeil décida de l’emmener et qu’il du la porter jusqu’à sa maison pour l’installer dans son lit. Soudés comme les doigts de la main, lorsque Archie fut placé en foyer, ils ne se perdirent jamais de vue. Même s’ils ne vivaient plus dans le même quartier ils continuèrent à se voir toutes les semaines. A l’adolescence, le Reed s’éloigna un peu de la jeune fille, cette dernière plus jeune, pas encore assez mature d’après les amis du blond. Néanmoins, peut importait les épreuves, il resta à ses côtés jusqu’au bout. Lors de la première rupture de Casey, Archie alla l’ex petit ami de cette dernière afin de lui faire comprendre que personne ne blessait sa Casey. Plus ils grandissaient, plus les deux étaient proches, dépendant l’un de l’autre, trop nécessiteux de la présence de l’autre.
Puis arriva l’accident. Cédant aux supplications de sa meilleure amie, Archie accepta de l’amener à une soirée de sa fac même si elle était plus jeune que lui et qu’elle n’aurait certainement pas du boire. Lorsqu’un des garçons présents à la soirée fit des avances indécentes à Casey, le meilleur ami de cette dernière avait déjà bu plus que de raison. Lorsque l’inconnu osa traiter la Gallagher comme s’il ne s’agissait que d’une catin, malgré lui, malgré la vie qui s’étendait sous ses doigts, le jeune Reed vit rouge. Dans l’heure il se retrouva emprisonné, avant d’être jugé coupable pour homicide involontaire. Leur histoire qui avait été exempte de tout nuage jusqu’alors traversa sa première tempête et après une semaine de silence radio, Casey alla voir son meilleur ami en prison pour lui annoncer qu’elle allait disparaître de sa vie. Le Reed ne pu rien faire, si ce n’est voir cette fille pour laquelle il aurait tout donner disparaître de sa vie sans même un au revoir.
Même si le blond a pardonné à son amie sa lâcheté, une partie de lui ne cesse de lui en vouloir pour être disparue au moment où il avait eu le plus besoin d’elle. Avec les années, l’absence de la jeune femme n’a jamais complètement disparue de l’esprit d’Archibald. Il lui arrivait de rêver d’elle, parfois il l’oubliait pendant une semaine, deux semaines, un mois complet avant que son souvenir ne vienne le hanter à nouveau. Tout ce qu’il était, tout ce qu’il avait jamais été il l’avait été avec Casey. En prison, il du apprendre à n’être qu’un. Et jamais il n’aurait cru que ça aurait pu faire si mal. Récemment libéré après l’accomplissement de sa peine, depuis qu’il est sorti Archie n’a su penser qu’à une chose, retrouver son ancienne meilleure amie. Pour quelle raison ? Il n’en sait rien. Il n’a aucune idée de ce qu’il pourra bien lui dire ou bien faire en la renvoyant. Il pourrait lui jeter au visage toutes les choses horribles qu’il a du vivre, la solitude, les années d’isolement sous son crâne pour oublier qu’il n’était pas chez lui, qu’il n’avait plus rien. Tout comme il pourrait l’embrasser avant de lui supplier de ne jamais plus lui faire ça, de ne jamais plus l’abandonner comme elle avait pu faire.
De son côté, même si elle peut en donner l’impression, Casey n’a jamais oubliée le garçon bleu au regard qui lui rappelait l’océan. Elle a une vie, une situation maintenant et pourtant, il lui arrive encore de penser à lui, son ami d’enfance. Elle se souvient du stupide coup de cœur d’adolescent qu’elle avait lorsqu’elle était plus jeune. Elle se souvient des soirées passées à pleurer sur son épaule au sujet d’autres garçons alors qu’elle s’imaginait aisément se perdre dans ses bras à lui. Elle se souvient de tout ça et surtout du regard mort qu’il lui a lancé alors qu’elle le quittait pour la dernière fois. Peu importe ce qu’elle fait, les gens qu’elle rencontre, les garçons qu’elle tente d’aimer ne serait-ce que l’espace d’une nuit, elle ne peut lutter contre sa mémoire qui lui joue des tours et le rappelle toujours à son bon souvenir. Elle s’en veut, ça fait presque sept ans que la culpabilité lui noue la gorge, pourtant elle continue d’avancer. Elle continue de s’élever en espérant qu’un jour le souvenir de son ami se fasse moins douloureux pour elle. Elle aimerait le revoir, s’expliquer. Lui raconter comment elle était trop jeune et comment elle n’était pas assez forte à l’époque. Elle aimerait le prendre dans ses bras s’excuser pour tous les coups durs où elle n’a pas été là, toutes les réussites qu’il n’avait pu contempler. Mais elle sait, au fond elle sait qu’elle l’a perdu le jour où elle a quitter cette prison en avouant qu’elle ne reviendrait plus. Elle le croit en tout cas.

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