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 against all odds (leary).

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against all odds (leary). Empty
MessageSujet: against all odds (leary).   against all odds (leary). EmptyLun 3 Nov - 21:53


LEARY & NEAL
How can you just walk away from me, when all I can do is watch you leave. Cos we've shared the laughter and the pain and even shared the tears. You're the only one who really knew me at all.

Était-ce dû au hasard ou son inconscient avait-il pris le relais une fois son nez dehors ; avait porté ses pas et ceux de son chien jusqu'à la Magnolia Bakery ? Et, si tel était le cas, comment avait-il pu laisser ces parts nébuleuses prendre le dessus sur sa réalité, ramenant le passé, remuant dans les souvenirs pour les ressortir d'une boite qu'il regardait chez lui avec nostalgie, se refusant toutefois à l'entrouvrir, jouer avec le couvercle pour ne serait-ce que jeter un maigre coup d'œil dans ce qui avait été son bonheur. Il resta un instant là, sans bouger, peut-être même à bout de souffle, à détailler la petite boulangerie qui lui faisait face de l'autre côté du trottoir. Elle n'avait pas changé d'un pouce, se surprit-il à pensé. Et pourquoi l'aurait-elle fait ? C'est son monde à lui qui s'était vu bousculer d'un bout à l'autre, son monde à lui que l'on avait retourné et détruit joyeusement, lui qui dansait autour des ruines avant de s'écrouler devant elles en constatant enfin des dégâts. Pleurant sur l'étendue qu'il avait lui même créée. Sa peinture était toujours aussi jaune, accueillante. Le flux n'en finissait pas d'entrer et de ressortir, laissant tinter dans la ruelle le petit carillon terriblement cliché de la porte et de sa cloche. Magnolia Bakery avait des airs de scène tirée d'un film, le genre de plan qui plairait aux coeurs les plus fleurs bleus, saupoudré d'une douce musique plutôt que de sucre. Une boulangerie dans laquelle ils étaient si souvent allés, lui et Leary. S'inventant parfois fins connaisseurs des opéras et autres Paris-Brest, de tout cet art à la française dont ils ne connaissaient pourtant que le goût sucré qu'il laissait en bouche une fois délesté de quelques dollars et les pieds sous la table de leur salon. Il n'y avait, au final, rien de plus commun à passer devant un tel établissement ; rien de plus commun à voir défiler devant ses rétines des nuages de souvenirs. La boulangerie n'était qu'un moment x, répété encore et encore parmi tant d'autres détails. S'il avait fait quelques mètres de plus, il aurait pu retrouver le banc sur lequel ils s'étaient assis une fois, s'étaient pris la main, et s'étaient lancés dans une fine critique du cosmos, l'inspiration débarquant de nul part, trouvée entre un perron et un autre et les ayant occupé pendant des heures. Il aurait revu le sourire de Leary, et son rire éclatant comme un orage merveilleux. La ville, pensa-t-il, était comme un coffre à souvenirs auquel on ne pouvait échapper. Il s'imposait avec force. On acceptait de voir ses songes troublés à chaque détour, ou l'on en changeait pour faire table rase, embrasser une page vierge avec laquelle on s'obligerait à continuer. Car la vie ne s'arrête pas, et ruminer sur les moments passés, laisser les regrets s'enfouir et malmener le cœur était loin d'être une bonne idée. Il soupira légèrement, secoua la tête comme s'il voulait chasser sa mémoire sournoise, entendit son chien japper en tirant sur la laisse. Regarda à droite, puis à gauche, et traversa la rue en direction de Magnolia Bakery. Autant ré écrire sur les souvenirs, s'il se trouvait là. Autant profiter de cette odeur de croissants tout juste sortis du four qui, dans la tentation, auraient pu tirer les morts de leurs tombes. La main déjà tendue, il s'apprêtait à pousser la porte d'entrée quand une femme en sortit. Il s'excusa machinalement avant même d'apercevoir ses traits. Redressa le menton en reconnaissant le chemisier, son cœur manqua un battement face au visage de Leary. Le cosmos, dont ils s'étaient fichus quelques années plus tôt, les raillait à présent. Neal voulu dire quelque chose, mais se retrouva sans voix ; si bien qu'il n'arriva même pas à bafouiller jusqu'au prénom de son ex fiancée.
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MessageSujet: Re: against all odds (leary).   against all odds (leary). EmptyMar 4 Nov - 1:37

Lorsqu'elle était arrêté, pour la première fois depuis sa rupture avec Neal, devant la Magnolia Bakery, elle n'avait pas hésité une seconde avant d'en franchir le seuil. Il n'y avait pas de raison, après tout, pour qu'elle sacrifie une habitude, voire même une passion, sur l'autel de souvenirs qu'il lui faudrait tôt ou tard effacer. Bien sûr, elle se rappelait encore de l'odeur et de la saveur de l'éclair au café qu'elle avait alors acheté. Elle se rappelait la façon dont sont cœur s'était brisé dès la première bouchée et des larmes qui avaient suivit, les premières depuis des semaines. Elle se rappelait avoir laissé la pâtisserie de côté, l'avoir jeté sans le moindre regret, espérant peut-être se débarrasser de lui dans le même temps. Mais cette boulangerie n'était qu'un lieu parmi d'autre, un symbole parmi des milliers. Cette ville avait été la leur, et ils y avaient grandi ensemble. Qu'elle ait été avec Neal ou non, elle savait où il avait eu l'habitude de tirer quelques paniers avec ses potes de lycée, et là où il avait eu la plus grosse cuite de sa vie. Avant même qu'elle en ait eu réellement conscience, il avait fait parti intégrante de son existence, était passé de voisin à ami, pour finalement devenir le centre de son univers. L'aimer s'était avéré aussi naturel que respirer, et la rupture n'en avait forcément été que plus douloureuse. L'avait-elle sentie venir ? Peut-être. Mais elle se l'était alors soigneusement caché, préférant l'illusion à une vérité blessante, à la certitude qu'il ne l'aimait plus et à son incapacité à faire de nouveau battre son cœur, quand elle ignorait ce qui l'avait détourné d'elle. Avait-il changé ? Ou était-ce de sa faute ? Ne l'avait-elle pas assez aimé ? Ou au contraire, s'était-elle trop accrochée ? S'était-elle, depuis toutes ces années, fait des idées ? Avait-elle fantasmé au point d'en oublier la réalité, au point de l'oublier, lui ? Les questions s'étaient attardés, douloureuses et omniprésentes, l'empêchant de fermer l’œil durant de trop nombreuses nuits. Et puis, leur présence constante avait fini par devenir un repère, une nouvelle base sur laquelle construire sa nouvelle vie. Elle avait corné le coin de la page, d'en l'espoir d'être bientôt capable de la tourner. Une résolution qui ne l'avait pas empêché de venir tourner, encore et encore, autour de cette boulangerie qui était autrefois la leur, mais qu'elle tenait à faire sienne. Elle serait le symbole de sa vie, de sa seule existence, de ses seuls espoirs et de ses seules exigences. Magnolia ne serait qu'à elle, de même que ses pâtisseries. Elle y passait presque tous les jours, s'offrant sa récompense après ses longues journées de travail. Elle prenait toujours le temps de savourer ses gâteaux favoris, les choisissant avec soin, les caressant du regard, des mains et de la langue, en laissant l goût s'attarder longtemps sur son palais. Elle allait même jusqu'à s'asseoir sur ce banc, tout près, où ils avaient parfois réinventé le monde et les étoiles, imposant leurs théories plus geeks les unes que les autres à cet univers qui s'était depuis bien vengé. Sans doute l'avaient-ils bien mérités. Et elle en était là de ses pensée lorsqu'elle ouvrit la porte de la boulangerie à la volée, son Paris-Brest bien emballé dans un sac en papier. Une excuse fit écho à la sienne, lancée du même ton mécanique, presque indifférent. Elle aurait pu ne pas relever la tête et filer le long du trottoir, ne rêvant plus que de s'affaler devant son écran de télévision. Elle aurait pu ignorer cette voix qu'elle aurait reconnu entre mille, et faire comme si son cœur ne se brisait pas, une nouvelle fois. Elle aurait pu ignorer les souvenirs, qui s'étaient imposés à elle, l'écrasant impitoyable sous leur poids. Neal, devant elle, ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortir. Aussi abasourdie qu'il l'était visiblement, elle mit également un temps avant de pouvoir à nouveau retrouver le souffle que son apparition avait littéralement coupée. Mais quelqu'un derrière elle la bouscula sans grand ménagement pour sortir à son tour, et elle fut projeté en avant, s'arrêtant juste à temps pour ne pas littéralement rentrer dans celui qu'elle espérait presque ne plus jamais avoir à recroiser. Elle suivit des yeux l'importun, qui disparaissait de l'autre côté de la rue, avant de trouver le courage de tourner de nouveau les yeux vers Neal. Elle ne trouva pas celui, pourtant, de croiser son regard et se contenta de fixer le bout de son nez, avant de retrouver, enfin, l'usage de la parole. « Eh bien, si je m'attendais... » Elle baissa les yeux, se mordit la lèvre inférieure. « Je ne serais sans doute pas venue aujourd'hui. » Un sourire amer crispa sa bouche. Était-elle choquée, surprise ou en colère, elle n'aurait su le dire. Était-elle triste ? Assurément. C'était là tout ce qu'il lui inspirait désormais, une tristesse née de cet immense gâchis qu'il avait fait de leur amour, de celui qu'il avait balancé sans ménagement à ses pieds avant de s'en aller convoler avec une parfaite inconnue.
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MessageSujet: Re: against all odds (leary).   against all odds (leary). EmptyMar 4 Nov - 12:52

Est-ce que Leary, elle aussi, avait tenté de mettre de la distance entre ce qui avait été leur vie, et ce qu'elle était aujourd'hui ? Avait-elle tenté de mettre de côté les lieux souvenirs, repoussé dans un coin tout ce qui pourrait être susceptible de faire se serrer le cœur face au poids de la mémoire ? Peut-être pas, après tout elle se tenait devant lui, aujourd'hui. Sortant de son éternel pas élancé d'un de leurs lieux communs qu'il avait refusé de visiter depuis la rupture. Peut-être que c'était le lot du coupable, car c'est ainsi que Neal se désignait lui même. C'était lui qui avait brisé leur union, lui qui avait craché dessus et s'en était détourné avec une aisance qui lui faisait aujourd'hui honte, happé par les charmes et la voix rocailleuse d'une jeune femme prometteuse qui s'était jouée de lui. La faiblesse des hommes se trouve quelque part entre la naissance d'une hanche et la courbe agréable d'une mâchoire. Il s'était fait avoir quand, quelques mois, quelques années auparavant, il lui aurait semblé ridicule d'imaginer une seconde quitter ou tromper Leary. Il l'avait aimée. L'aimait toujours, et ne parvenait pas à comprendre pourquoi cela ne lui avait pas suffit quand cette autre femme s'était invitée dans le champ de sa vie. Était venue en troubler le cours en pinçant des cordes de guitare sèche. Une chose, pourtant, était certaine : il n'était pas prêt à revoir Leary. Pas tout de suite du moins, pas dans ces conditions, elle, manquant presque de lui rentrer dedans à la sortie d'une boulangerie. Mais le destin, ou qu'importe la façon dont on ait pu l'appeler, se fichait bien de ses revendications, ne prenait pas soin de le ménager en attendant qu'il ait fait le premier pas, ou se soit sérieusement préparé avant de revoir celle qu'il avait un jour compté épouser. C'est Leary qui trouva le courage d'ouvrir la bouche la première, et cela n'eut rien de surprenant. Les hommes, s'ils prônent leur masculinité et leur courage à tout bout de champ, n'en mènent en général pas large devant celles qui possèdent leur cœur. Il se ressaisit enfin, comme si les mots avaient pu lui redonner un semblant de contenance. Son visage se fit plus détaché, chassant toute trace de surprise douce ou amère de ses yeux, de l'absence de sourire. Ces mots qu'il avait bien mérité mais qui s'insinuèrent comme des gouttes d'acide dans sa gorge. « J'imagine qu'après toutes ces années passées aux mêmes endroits, il devient difficile de ne plus jamais se croiser. » répondit-il d'un ton qu'il aurait voulu moins brusque. Au moins ne cachait-il derrière cette phrase aucun sarcasme. Il y avait quelque chose de mathématique dans cette rencontre ; si Brooklyn était un terrain de jeu des plus vaste, eux jouaient dans les mêmes coins depuis des années. Possédant les mêmes repères, cela n'avait été qu'une question de temps. La grande question était plutôt de savoir comment ils avaient pu passer ces derniers mois sans se croiser. Neal haussa doucement les épaules, tenta de dessiner un léger sourire sur ses lèvres qu'il ne parvint même pas à duper, s'essayant à prendre l'attitude décontractée à adopter face à une connaissance. « Tu as l'air en forme. » A quoi jouait-il, maintenant ? Leary n'était pas un ami que l'on avait perdu de vue, elle n'était pas un collègue qui se plait dans les banalités. Leary était la femme qu'il aimait et avec qui, dans sa honte, il ne semblait plus arriver à communiquer.
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