✯ Rusty Holdren.

the Casino, salle deux; 21h00 ✯ Une soirée de travail, une parmi tant d'autres pour la jeune femme qui sentait les muscles de son dos se tendre au fur et à mesure que les minutes passées debout s'étiraient. Elle adorait son métier, elle l'avait toujours adoré. Mais une certaine fatigue physique commençait à la démoraliser. Le médecin lui avait dit de ne pas s'inquiéter, qu'elle se sentirait très bien d'ici peu, retrouverait son habituel punch. Ses formes encore facile à cacher, elle aurait pourtant bientôt la lourde tâche de porter un nouveau poids pesant sur ses reins fragiles. Elle adorait ce bébé mais dieu qu'elle pouvait parfois se sentir fâchée d'être aussi mal. Pas de nausées certes, mais un esprit tout chamboulé d'hormones. Une voix grave et sa fatigue s'évanouissait, la place prise par d'autres pensées que ses habituelles plaintes. Un sourire se dessina sur son visage alors qu'elle se tournait vers l'homme à ses cotés, laissant sa collègue se charger des fauteurs de troubles. Rusty pouvait se montrer absolument charmant. « Je vais finir par croire que vous les payez pour foutre le bordel vous savez ? » Ce n’était pas rare que les forces de l’ordre soient appelés pour du bazar au casino. Et à chaque fois qu’elle y allait, le propriétaire finissait par apparaitre et venir vers elle, lui demandant de ses nouvelles et engageant la conversation sur tout et rien. Elle le fixa un instant avant de replonger dans son carnet, notant encore quelques détails, tentant tant bien que mal de faire son travail. La faim, la chaleur, et les deux yeux mordorés de l’homme lui rendait la tache plus ardue. Sa collègue leur jetèrent un regard désespéré alors qu’il leur demandait d’aller plus lentement dans la procédure. Riant cette fois, Izzie le fixa à nouveau. « Je serais bien heureuse de vous faire plaisir, mais il se fait tard et je commence à fatiguer. » Un autre sourire tendre, elle ne pouvait s’en empêcher. Rusty était du genre drôle et gentil, du moins de ce qu’elle en voyait. On lui avait souvent reproché d’être naïve, parfois même beaucoup trop. Mais que pouvait-il lui vouloir d’autre que du bien ? Les gens pouvaient être gentils, même dans ce monde de brute dans lequel elle évoluait. On aurait pu dire que la police n’était pas pour elle, toujours à voir en milles couleurs de joies et de bonté. Pourtant elle savait se montrer parfaite dans le rôle de la justice, de la force. Du moins avant qu’un enfant ne pousse en elle et ne fasse d’elle un chamallow fini. « Ce tabouret était affreux, vous devriez les remercier pour ce coup de main. » Son regard se porta sur le meuble détruit puis les murs de la pièce, avant de partir sur les hauteurs des plafonds. « Cet endroit mériterait un look plus moderne. Vous savez, des lampes blanches par-ci par-là, des meubles en ferrailles et peu être même de l’art moderne aux murs ? » Se tournant vers lui elle remarqua qu’il s’était rapproché, ce qui la fit se raidir ostensiblement. Elle n’était que rarement encline à la proximité des inconnus, moins encore depuis le début de sa grossesse. Comme si d’un coup il pouvait la mordre et lui faire du mal. C’était absurde, mais c’était son corps et elle ne le contrôlait pas toujours. La question plutôt clair la fit rougir avec légèreté. « Je ne suis pas sur que ce soit une bonne idée d’appeler la police lorsqu’il n’y a pas de délits. » Il voulait quoi là, un rendez vous ? L’idée lui paraissait incongru, impossible même. Pourtant elle se demanda si il savait qu’elle n’était pas libre. Elle vivait ici depuis si longtemps, elle connaissait tout le monde. Elle n’avait plus besoin de dire ce genre de choses depuis une éternité. « Après, je ne dirais pas non à des entrées gratuites dans votre établissement. Je n’ai jamais joué de ma vie, il parait que c’est prenant. Pas vrai ? » La foule s’amassait à nouveau autour des jeux, l’incident était clos. Elle n’avait plus rien à faire ici. Pourtant, elle ne pouvait se résigner à partir comme ça.~ ©mrporter