"And can you give me, everything
Everything, everything cos I can’t give you anything
And if you wait, if you wait"
tumblr ~ lyrics : london grammar

Se défouler, évacuer la pression, la jeune femme avait envie de s’amuser. Ainsi elle avait accepté la proposition de ses collègues de travail qui consistait à aller au Neon Light Club. Elle avait décidé de laisser ses cheveux blonds cascader sur ses épaules avec ses jolies boucles qui encadraient son visage. Sa robe épousait ses courbes généreuses, elle ne voulait pas vraiment jouer la carte sexy mais celle de la beauté sans artifices. Elle se maquilla légèrement, mit du gloss sur ses lèvres pulpeuses et alla rejoindre ses collègues à la boîte. Son regard vert parcouru la salle tandis qu’un bon nombre de regards s’attardent sur elle, la détaillant comme on pouvait analyser une œuvre d’art. S’installant sur la banquette moelleuse auprès d’elles, elle sentit soudain des frissons lui parcourir l’échine. Quelqu’un la regardait et la jeune blonde savait qu’il n’y avait un seul homme pour lui faire cet effet. Lentement, elle tourna la tête vers ce regard, se disant que cela ne devait-être qu’une illusion, que ces frissons n’étaient que le résultat d’une petit courant d’air. Elle croisa son regard bleu azur dans lesquels on se noierait volontiers. Elle ne voulait pas continuer à le regarder, il y avait beaucoup de monde, elle décida de reporter son attention sur ses amies. Elle avait juré qu’il lui avait souri avant qu’elle se détourne. « Alors Sissi, tu vas nous les chercher ces cocktails ? » Souriant, posant son joli visage sur sa paume, la jeune femme les scruta. « Bon allez c’est parti, et amusons-nous ! » dit-elle en se levant. Arrivée au comptoir du bar, elle ressentit cette vague, et un effleurement qui venait de son côté droit. Ses prunelles se fixèrent sur cette ombre envoûtante qui vint près d’elle. Non ce n’était pas lui, pas possible, en quelle langue fallait-il lui dire que cela ne recommencerait pas comme un cercle vicieux. « Je vais finir par croire que tu me suis Jon. » Un sourire pli vint naître sur ses lèvres rosées, tandis que sa langue claque pour commander ses boissons. Même pas un bonjour, non, elle était comme ça avec lui, parce qu’il s’approchait trop de son palpitant, comme une flèche frôlant sa cible. L’ignorant, elle pouvait sentir ses prunelles désireuses de voir de plus près sa peau qu’il a mainte fois marquée avec ses doigts. Le serveur irait rejoindre leur table pour les servir, puis la jeune femme se retourna, ne daignant le regarder. Elle pouvait sentir dans son dos qu’il ne l’avait pas quittée du regard. Cela ne pouvait plus durer, cette douce torture devait s’éteindre. Silke, se retourna et marcha vers lui, l’attrapant par le col. « Si tu essayes de me rendre folle de toi, c’est peine perdue Boland, alors arrêtes de me fixer et trouves toi une autre jolie plante. » Mon dieu, que ses lèvres étaient proches, ses yeux ne devaient pas dévier.

love, it cut a hole into your eye
you couldn't see you were the car I crashed
and now you're burning alive

Sa tête tourne. Il ne sait pas si c'est à cause de la chaleur émanant de tous ces corps en sueur, collés les uns aux autres ; ou cette chanson dont il ne perçoit que les basses ; ou peut-être même la douce brûlure des shots alors qu'ils descendent le long de sa trachée. Probablement les trois. Une soirée qui s'annonce banale, dont les souvenirs insignifiants seraient sans nul doute possible noyés dans l'alcool. Il regrette presque d'être venu, vraiment. Contrairement à ses compagnons qui, de toute évidence, préfèrent la compagnie de jolies demoiselles à discuter business. Pas qu'il n'en ait envie lui-même. Il étouffe. Prêt à s'en aller prendre une bouffée d'air dont il a presque désespéramment besoin, il s'arrête dans son élan quand une silhouette familière se démarque de la foule. Ces cheveux longs blonds dorés, ces courbes, des monts et vallées dont il connait le relief par cœur. Silke. Il la reconnaîtrait entre mille. Leurs regards se croisent l'espace d'un bref instant, et il sent les poils de ses bras se redresser alors qu'un frisson parcoure son corps. Trop vite, elle détourne le regard. Elle rit, avec quelqu'un d'autre, et il ne peut s'empêcher de ressentir un picotement de jalousie qui n'a nulle raison d'être. Et puis, il la voit se diriger vers le bar. L'étouffement oublié, il se presse dans la même direction, se frayant un chemin parmi la masse d'inconnus, sans la moindre considération pour les personnes qu'il bouscule à son passage. En un rien de temps, il n'y a plus que quelques mètres les séparant. Toujours beaucoup trop à son gout. Je vais finir par croire que tu me suis Jon. Dos à lui, elle semble l'ignorer. Elle feint le détachement. C'est peine perdue. Jamais, ô grand jamais, il ne lui est passé par l'esprit qu'elle puisse lui être indifférente, que cette attraction n'était pas réciproque : elle est aussi indéniable que la gravité. Elle bouillonne autant que lui, il en est intimement convaincu. « Aussi invraisemblable que ça puisse paraître, c'est un hasard. Ça doit être le destin. Tu vois, l'univers te crie qu'on est faits l'un pour l'autre. » Il ne peut réprimer un petit sourire, lui-même plutôt fier de sa répartie. Il ne la quitte pas du regard, une étincelle dans ses iris bleu, alors que la blonde incendiaire commande des boissons pour elle et ses amies, refusant catégoriquement de le regarder. « Si tu essayes de me rendre folle de toi, c’est peine perdue Boland, alors arrêtes de me fixer et trouves toi une autre jolie plante. » Il décide alors d'intensifier son jeu. « Mais c'est toi la plus jolie plante. » Il effleure sa nuque du bout des doigts, et place ses belles boucles blondes sur l'épaule droite de la jeune journaliste. Ensuite, il murmure dans son oreille : « On sait tous les deux où et comment ça va finir. Pourquoi on ne gagnerait pas un temps précieux en passant directement à l'étape suivante ? » Il s'éloigne, vient s'accouder au bar à ses côtés. « Aller, je suis même prêt à payer tes verres », dit-il en faisait signe au barman.

Ces doigts sur sa peau sont comme des allumettes au contact du papier inflammable. Elle serre les dents tandis qu’il ramène quelques cheveux sur son épaule, et il s’approche d’elle. Silke serre le poing tandis qu’elle entend sa voix légèrement rauque et sensuelle lui dire ses mots. La jolie naïade fronce ses sourcils, tandis que son corps bouillonnait, non elle ne l’avouerait jamais, elle ne pouvait pas, cela l’effrayait. Parce qu’elle ne pouvait pas contrôler ses émotions qui se bousculaient au portillon en voulant avoir le dernier mot sur son esprit. « Oui je le sais, toi tu iras dans ton coin et moi du mien, quel mot tu ne comprends pas dans c’est fini ? » Plus il s’accrochait à elle comme une étoile de mer à son corail, plus elle essayait de le repousser. Petit à petit, il arrivait à percer ses défenses, parce qu’elle avait pris plus que du simple plaisir, elle s’était livrée à lui comme a aucun autre homme. Lorsqu’elle le vit héler le barman, elle prit son porte-monnaie et glissa l’argent au jeune homme. Elle tourna ses prunelles vertes vers Jon. « Non merci, c’est déjà payé. » Puis elle se rapprocha de lui. Il jouait avec le feu, alors elle serait l’étincelle. Elle approcha le dos de sa main contre sa joue, sentant sa barbe rasée. « Combien de verres as-tu pris ? Ton haleine est teintée de notes d’alcool, je suis sûre que tu ne tiendras pas debout encore longtemps, alors avant que TU ne me gâche cette soirée, je m’en retourne auprès de mes amies. » Et avant de les retrouver elle fit claquer sa langue. « Tu ne m’auras ni ce soir, ni les autres soirs.. » Sans un mot de plus, elle alla vers sa table, laissant Jon là. Cela sonnait faux, son coeur le lui disait fermement tandis que sa conscience enfermait tout dans une boîte pour la jeter dans l'oubli. Regagnant sa table et répondant aux questions concernant ce « mystérieux et canon » jeune homme, Silke décida d’aller prendre l’air, soudainement prise d’une bouffée de chaleur. S’excusant, la jeune blonde se fraya un chemin, alors que la musique battait dans ses tempes. Il fallait qu’elle sorte, qu’il ne soit plus dans son champ de vision. passant devant le videur, avec un sourire la jeune femme huma l'air pur qui s'engouffrait dans ses poumons. Elle sortit une cigarette et la nicotine l'apaisa.