"we were born sick, you heard them say it
my church offers no absolutes"
tumblr ~ lyrics : hozier

Dépasse tes limites, dirent-ils. Sors de tes gonds, prends des risques. Sois stupide. Il était, effectivement, sur le point de faire quelque chose d’irrévocablement risqué et d’incroyablement stupide. Le vent souffle fort. Sa veste flotte au grès des bourrasques. Une nuit sans étoiles, avec une lune presque anormalement proche. A ses pieds, la ville qui l’avait vu grandir trépide. Il lui suffit de faire un pas pour aller rejoindre la parade inlassable de taxis jaunes. Ses jambes manquent de flancher rien qu’à l’idée. Il ne peut contrôler les tremblements de ses membres. Il est incapable mettre de nom sur la débâcle d’émotions qui le prend, à la fois tétanisé et étrangement excité, il a cependant les idées invraisemblablement claires et sa détermination intacte. Soudainement, une voix résonne dans la pénombre : « Non, ne sautez pas ! » Il tourne la tête, juste assez pour apercevoir, derrière son épaule, la silhouette fébrile d’une jeune femme, apparue sur le toit de l’immeuble. « Vous avez l’impression qu’il n’y a pas d’issue, mais la vie est pleine de possibilités. Tout finit par s’arranger. Je vous en prie, ne sautez pas. » Il l’entend faire un pas. « Restez où vous êtes ! Ou je saute ! » Sa voix casse. Il peut presque la sentir se raidir. « Mêlez-vous de vos affaires, retournez à votre petite vie, oubliez que vous m’avez vu. » Sa respiration est saccadée et il jure pouvoir entendre les battements de son cœur résonner dans ses os. Il soupire longuement. L'inconnue semble décidée à rester plantée là. Il peut presque sentir sa panique. « Allez vous-en, ou je vous jure que je saute ! » A peine sa phrase terminée, elle se jette sur lui, encercle sa taille de ses bras et l'entraîne vers l'arrière. Son côté gauche rencontre douloureusement le béton du toit. Sa respiration est coupée. Il entend la fouineuse gémir. « Mais vous êtes complètement malade ! Vous auriez pu nous tuer tous les deux ! » Les bras de la jeune femme l'étreignent encore fermement, les maintenant tous deux au sol. Il ne sent plus son bras gauche. Non sans peine, il se relève. Il lui fait face, toujours allongée. Les yeux de l'inconnue s'écarquillent. Elle parait presque insultée. « Moi ? Malade ?! Ce n'était pas moi qui étais prête  me jeter dans le vide !  » Elle marque une pause, se redresse, et s'écrie de plus belle : « Je vous ai sauvé la vie ! » Son regard est plein de mépris. Il rétorque : « On vous a jamais appris à vous occuper de ce qui vous regarde ? Je n'allais pas réellement sauter, je ne suis pas fou. » Il lève les yeux. Elle ricane. « Oui, parce que, de toute évidence, il n'y a qu'une personne saine d'esprit pour faire semblant de se suicider. » Mais c'est trop tard, il a tourné le dos. Il claque la porte alors qu'elle termine sa phrase.

"everything is moving fully like a mess
I know that my voice is buzzing in your head"
tumblr ~ lyrics : london grammar

Du mouvement. Un poids étranger dans son lit. La chaleur d'un corps. Son bras autour d'une taille. Il se réveille alors qu'il la sent remuer. De toute évidence, elle avait essayé de s'en aller s'en qu'il s'en aperçoive. Un petit sourire s'esquisse sur son visage alors qu'il réalise qu'il avait réussi à lui faire passer la nuit chez lui. Ses doigts glissent de la taille de la jeune femme à sa cuisse, s'attardant quelques instants sur la courbe de sa hanche. Il se rapproche, murmure dans son oreille : « Encore 5 minutes. » Il place un baiser chaste sur son épaule alors que sa main presse doucement la soie de sa peau. Juste au moment où il se dit qu'il a gagné, il est repoussé brutalement. « Puisque t'es déjà réveillé. » Elle se lève, rassemble ses affaires à la hâte sous le regard ébahi du jeune homme, dont les iris suivent les moindres gestes de la jolie journaliste. Sa moue et ses soupires laissent clairement paraître son mécontentement. Dommage, la journée commençait bien. « Alors, c'est quand qu'on arrête ce jeu ? » dit-il, faussement sérieux, en se redressant. Elle se retourne vers lui, à moitié habillé, clairement lassée. « Quel jeu ? » Une étincelle de malice brille dans les yeux du jeune homme alors qu'un petit sourire en coin naît sur ses lèvres. « Celui où tu fais semblant de ne pas être folle de moi.  » Il n'est pas un don juan. Pas vraiment. Il ne peut réellement expliquer cette attraction qu'il a ressenti dès le moment où ses prunelles s'étaient posées sur la blonde incendiaire. Une fascination inéluctable qui ne fait que grandir en intensité alors que leurs rencontres se font de plus en plus fréquentes. Et cette obstination de la jeune femme à rejeter ses avances. S'il ne l'avouera jamais, ça ne fait que l'encourager dans ses tentatives. Il arrive à percevoir un petit sourire avant qu'elle ne lève les yeux, maintenant entièrement rhabillée, au plus grand malheur du réalisateur. Elle se dirige vers la sortie alors qu'il place ses mains derrière sa tête, ce petit air hautain toujours accroché à son visage. Il lui lance : « Demain, même heure, même endroit ?  » Elle ouvre la porte, s'apprête à sortir, et alors qu'il est sûr qu'elle allait l'ignorer, il l'entendit dire, avec un petit rire : « On verra. »

Bobbi Dewey a écrit:

JE SUIS CERTAINE QUE C'EST ANAÏS ET SI C'EST PAS ANAÏS JE SUIS VRAIMENT MAUVAISE :han: :han:

Jon Boland a écrit:

Clau, moi aussi je suis contente de te voir.