"Cause we both know I'll never be your lover
I only bring the heat company under cover"
tumblr ~ lyrics : daughter

Remettant une mèche blonde derrière son oreille, la jeune femme mordilla sa lèvre en rangeant son calepin et son stylo. Elle venait de finir une interview, celui d’un réalisateur qui avait reçu deux oscars sur son film. Un homme charmant et qui plus est talentueux. Elle savait que le temps lui était compté car elle n’était pas la seule à vouloir s’entretenir avec lui. La pause venait de commencer et les interviews allaient reprendre. Se dirigeant vers un petit buffet avec des viennoiseries la jeune femme réfléchit vaguement puis choisit de prendre un croissant. Lorsque ses doigts effleurèrent celui-ci, elle n’était pas le seul à le vouloir. Ses prunelles se relevèrent et elle croisa son regard. « Oh pardonnez-moi Monsieur Burland, allez-y servez-vous. » Un sourire sur ses lèvres pulpeuses orna son visage d’ange. Leurs épaules se frôlèrent et il lui parla discrètement, comme s’il ne voulait pas être entendu. « Mademoiselle Becker, un verre vous tenterait ? » Fronçant légèrement les sourcils, la bouche entrouverte, elle était surprise de cette proposition si directe.  Baissant les yeux sur le buffet, elle put sentir ce souffle imperceptible, ses yeux rivés sur elle comme un enfant regardant un sucre d’orge. « Un verre ? Vous prenez des risques, vous oubliez que je suis une journaliste. » Elle afficha une moue malicieuse ce qui fit doucement rire le réalisateur. « Je pense que cela vaut le coup. » souffla-t-il. Une proposition qui la prenait au dépourvu mais qui éveillait en elle une certaine curiosité. « Ne soyez pas si sûr, je pourrais vous faire dire vos petits secrets et vous le regretterez ». Elle tourna la tête vers l’horloge, puis vers l’homme. « Rejoignez-moi au Tiki Bar  demain soir 20h» dit-elle avant de s’éclipser et de partir sans se retourner. Elle pourra sûrement lui poser d'autres questions qui ne figuraient pas sur son article. Silke pouvait toujours sentir ce regard qui semblait la percer. Voyons, ce n'était qu'un réalisateur et qui plus est un don juan. Elle ne voulait pas croiser celui-ci, parce qu'il fallait avouer que malgré sa maîtrise parfaite des sentiments, elle était hypnotisé par ses prunelles bleus comme l'océan. Il aurait pu demander à n'importe quelle autre femme présente dans la pièce mais son choix s'est posé sur la jolie blonde qui ne laisse indifférent personne car elle possède un charme naturel et envoûtant. Elle se laissa aller et fini donc par répondre à son regard, laissant deviner un léger sourire sur sa bouche rosée. Prenant ses dernières affaires, elle s'en alla laissant le réalisateur aux autres journalistes. Elle mordit dans son croissant et emprunta l’ascenseur.