PRENOM NOM - ariel terence o'donnell. / DATE DE NAISSANCE ET ÂGE - 31 octobre 1991, 23 ans. / PAYS DE NAISSANCE - USA. / ORIGINE ET NATIONALITÉ - nationalité américaine, origines lointaines écossaises. / MÉTIER/ÉTUDES - pas d'études; tatoueur, sculpteur sur bois et dealer. / ÉTAT MONÉTAIRE - arrive à se démerder. / ORIENTATION SEXUELLE - hétérosexuel. / STATUT CIVIL - célibataire. / TRAITS DE CARACTÈRE - intrépide ; insouciant ; déterminé ; ingénieux ; expressif ; taquin ; excessif ; possessif. / GROUPE - counting stars.

après tout, dis moi, qu'est ce qu'elles ont de plus que nous, si ce n'est cette force qui fait qu'elles vous oublient ?

[i]Les gens jugent. Les gens jugent tout le monde, tout le temps, en un coup d’œil, t’es catégorisé. Dans la société dans laquelle on vit, c’est inévitable. J’essaye de ne pas juger les gens en retour, mais c’est parfois plus fort que moi. On m’a un jour dit que la première chose à laquelle on pense, c’est ce qu’on a été modelé à penser des gens, puis ce qu’on pense après, ça traduit qui on est vraiment. Quand quelqu’un me voit, ils pensent voyou. Peut-être parce que j’ai eu envie de me faire tatouer les doigts, peut-être parce qu’on voit mes tatouages graphiques sur les mollets dès que je mets un short. Peut-être à cause de mes sweat-shirts où persistent toujours une tache ou l’autre d’alcool, de dentifrice, de moutarde, ou bien un trou de cigarette (ou de pétard).
Là où on vit, les gens dépensent plus d’argent pour ressembler à quelque chose que pour vivre des expériences. Moi, si j’ai 100 balles, je passe une bonne soirée avec mes potes, je prends un ticket de train pour aller passer une bonne soirée à un autre endroit avec d’autres copains. Vouloir dépenser pour des expériences plutôt que pour du matériel, c’est une des valeurs à laquelle je m’attache le plus. Si seulement j’en avais, des thunes… Je galère déjà à payer un loyer et de la bouffe.

Tatoueur, je suis. J’essaye de ne pas être hors de prix, mais le matos coûte ultra cher, alors sur le côté je vends plein de trucs. De mes sculptures en bois à la beuh, j’arrondis mes fins de mois comme je le peux. Sans diplôme, c’est impossible de tirer un job quelque part, dans cette ville… On m’a demandé le sujet de mon mémoire quand j’ai postulé pour bosser dans un diner… C’est ce jour là que j’ai décidé de dire merde au système.

Je vis pour la musique que j’écoute, pour les potes que je fréquente, les filles qui me fréquentent, pour l’art que je produis. Ma famille, je l’ai choisie. Voyez, notre père ne nous a jamais connu, ma sœur jumelle et moi. Notre mère s’est remariée avec un péquenaud violent et alcoolique pour nous abandonner (sans le vouloir – elle a clamsé quand on était gamins). Deux pré-ados de douze ans qui se retrouvent coincés avec un vieux chauve qui pue et qui n’a quasi pas de thunes… On s’est souvent fait taper dessus. A dix-sept ans, j’ai pris la décision de me barrer de chez nous. J’ai du abandonner ma sœur, qui avait trop peur des potentielles représailles pour m’accompagner dans l'espèce de squat où je pieute toujours aujourd'hui. J’ai galéré des années, mais elle aussi. On était proche, on ne l’a plus jamais été depuis que je l’ai, comme elle le dit si bien, laissée seule dans le repère du loup.

I might not go down in history - but I will go down on your sister.

« Arrête ton cinéma, gamin de merde, et termine tes raviolis !
- Mais tu vois pas qu’il étouffe ?
Elle s’était ramassée une de ces torgnoles, même sous les bruits de ma suffocation, je l’avais presque ressentie tant le claquement était puissant. Je n’arrivais pas à respirer, si ça continuait ainsi, bientôt, j’allais sombrer… C’était quoi cette merde ? Pourquoi ma gorge se resserrait ainsi ? Jamais je n’avais eu ça… Il faisait de plus en plus sombre autour de moi, je voyais des étoiles, bizarre, il n’était que midi…
- Allergique au gluten ? C’est quoi ces conneries ? Il a quatorze ans, on l’aurait su plus tôt ! Il joue encore la comédie, ouais !
On était à l’hosto, un type en blouse blanche avec une broderie qui disait « DIPLOME EN MEDECINE » disait que j’étais allergique mais ce connard était obligé de penser qu’il avait encore raison ? C’est vrai que j’avais toujours eu tendance à un peu exagérer, mais là, c’était déconné. J’avais fait une putain de syncope.
- Ca coûte combien votre bidule, là, l’Epipen ?
Merde hein ta gueule je le payerai moi-même mon Epipen, gros fils de pute. Je me sentais comme le gamin qui gueulait au loup et qui finissait par se faire bouffer. Là, j’avoue, j’avais eu peur pour ma vie. Allergique au gluten, ça voulait dire plus de pain ni de farine de blé… Donc plus grand chose, au fait. Et de la bouffe chère. En gros, j’allais être au régime saucisse et ketchup pour être sûr que je ne fasse pas de crise. Je le sentais d’ici.
Depuis la mort de maman, on avait l’impression de vivre le pire des enfers. Notre beau-père, maintenant tuteur, inventait les règles d’un jeu impossible au fur et à mesure, comme il avait envie de le jouer, quand il avait envie de le jouer. Il était le maître du jeu et nous perdions à chaque fois ; les punitions étaient données à coup de phalanges ou de ceinture selon son état d’ébriété.

Dans la chambre qu’on se partageait, avec Charlie, ma sœur jumelle, plus tard, alors qu’on était occupés à rouler des clopes pour ce gus’ de beau-père, elle se décida à me parler, depuis l’hôpital. Elle n’avait jamais été aussi silencieuse, mais je savais pourquoi. Déjà, elle s’en était ramassée une bonne dans la gueule, puis elle avait vraiment eu peur, aussi. Peur qu’il ne fasse rien pour m’aider alors qu’elle me voyait lentement m’en aller, peur qu’il soit trop tard pour moi, peur qu’il lui fasse porter le chapeau, comme il nous reprochait toujours le décès de notre mère.
- T’es dans la merde, Ari. Je savais qu’elle parlait de mon allergie, récemment découverte. Bien sûr, que j’étais dans la merde. Il n’en aurait rien à foutre et ne changerait rien à son habitude.
Sur deux semaines, je me suis tapé cinq crises, parce qu’apparemment ça l’éclatait de me dire qu’il avait acheté du pain sans gluten pour me regarder suffoquer par la suite. »


J’ai poussé la porte d’entrée et j’ai tapé mon sac défraîchi et a peine rempli dans l’entrée. J’avais fait très attention de prendre exactement ce qui m’était nécessaire, sachant que je n’y remettrais plus jamais les pieds. J’avais laissé un mot à Charlie, et de toute façon, on en avait parlé depuis des semaines. Je n’aurais pas pu attendre qu’elle arrête d’hésiter, cet endroit était devenu beaucoup trop pesant pour moi. Alors j’étais parti. Sans elle. J’avais laissé ma sœur, ma moitié, ma jumelle, seule chez nous – chez lui. Notre beau-père, homme abusif. Dans quelques mois, elle serait majeure et pourrait faire ce qu’elle voudrait. J’aurais aimé qu’elle vienne avec moi. Ce n’était pas le grand luxe, c’était pas très bien situé, c’était sale, il n’y avait pas de verrou sur la porte. Mais c’était gratuit. C’était surtout la source de l’espoir qui naissait et grandissait en moi de jour en jour. L’espoir de pouvoir faire quelque chose de ma vie d’autre que de bosser pour lui donner mes thunes et me faire engueuler au lycée. Je ne comptais plus y remettre les pieds. Les flics ne me trouveraient pas, ici, puis dès ma majorité ils ne pourront plus me faire chier avec ça. « Ariel, c’est toi ? » Ca devait être Chuck, celui qui m’avait proposé de crécher ici. Il appelait ça une « situation d’appoint permanente », parce que ça faisait cinq ans qu’il squattait là. Les gens allaient et venaient, il fallait faire gaffe à ses trucs, mais c’était, d’après lui, très convivial, comme endroit. Je suis monté, il m’a montré ma « chambre » (que je partageais avec lui, sa meuf et un autre type), qui se résumait à un matelas sans sommier et une toute petite table. Il y avait un divan et une télévision dans le coin « si tu joues avec l’antenne, il y a moyen de capter CBS ! » Quel paradis.

« Quoi, t’as peur d’avoir mal ? » « Ta gueule, je veux juste être sûr du design, laisse-moi le temps… » Et il éclata de rire. Mon premier tatouage ! Le choix devait être important. Je ne comptais pas m’arrêter à un seul et je voulais une harmonie entre tous mes tatouages, donc je ne voulais pas décider d’un style qui ne me plairait pas au long terme. Un truc avec pas mal de lignes droites, un peu de couleurs, et surtout une signification. J’ai choisi une tête de loup, assez féroce. Le beau-père. J’aurais bien rajouté deux agneaux de part et d’autre, ça allait venir, il fallait juste que je le dessine pour que ça ne fasse pas tapette. Sur la poitrine. « Dis Ariel, ils sont vraiment pas mal, tes dessins… T’as déjà pensé à tatouer ? » Non, ça ne m’avait jamais effleuré l’esprit. J’avais dix-huit ans et je ne savais pas que cette discussion allait changer ma vie. Non seulement je me suis fait tatouer un truc qui claquait à fond, ce jour-là, mais en plus de ça, mon projet professionnel s’est tracé tout seul. D’abord, j’étais apprenti. Puis, quand j’ai eu vingt-et-un ans, assez d’économies pour m’acheter le matos et une clientèle suffisamment fidèle pour me faire confiance quand je les ramènerais au squat pour les tatouer, je me suis « installé ». Seul. Mon style plaisait, alors j’ai quitté le salon de Mike pour pouvoir me faire mes thunes sur le côté, tout en continuant à lui vendre certains de mes projets pour qu’il les tatoue à d’autres personnes dans son propre salon.

Un jour, d’ailleurs, j’apportais quelques planches quand j’ai encore croisé cette fille. Elle me faisait un peu penser à moi quelques années plus tôt, à bosser chez Mike pour pas grand chose mais avec plein de passion dans les yeux quand elle le regardait mutiler ses clients. Elle avait l’air de regarder leur peau non pas avec dégoût, non pas avec envie, plutôt avec respect. Se faire marquer à vie, j’avais toujours vu ça comme la plus grande marque de fidélité qu’on pouvait offrir à quelqu’un – à soi-même. Peut-être qu’elle le voyait comme ça, elle aussi. « Eh, tu sais, y a une soirée ce soir. Tu connais Chuck? Je suis sur que tu l'as déjà vu. Tu devrais venir. » « Peut-être que je viendrai. Ça dépend de Tony, mon coloc. » « Pourquoi? C'est ton mec? » « Qu'est-ce que ça peut te foutre? » Sourire de sa part, lourd regard de la mienne. Si j’avais eu la moindre idée du bordel dans lequel j’étais en train de me foutre.

T'ES VALIDÉ(E) AMOUR

tu peux rentrer dans l'game maintenant

T'as été validé(e) ? Bien, on est tous fiers de toi. Maintenant, tu peux passer aux choses plus sérieuses ! S'il te prend l'envie de faire un scénario, c'est par ici. Bien sûr, c'est mieux que ton petit perso se fasse des potes (ou pas d'ailleurs.) alors les liens, c'est ici. N'oublie pas d'aller recenser ton métier ici et d'aller voir les logements à louer et à vendre, c'est ici et ici. Quand tu as fait ton choix, la demande, c'est par là. Enfin, n'oublie surtout pas d'aller te faire un compte en banque ici. N'oublie pas que ce ne sont pas des choix, c'est OBLIGATOIRE!!
Du courage pour la suite !